Stéphane, en faisant de la chasse, a rencontré un couple de québécois en vacances, ils sont venus remplir deux glacières de poisson en vue d’un barbecue pour leur mariage. Les québécois semblent avoir en partage la sympathie, la simplicité et une vraie joie de vivre…
On les invite à manger, à conditions qu’ils amènent un « beau bar ». Gens de paroles, ils nous portent la chasse du jour!
Papillotes aux herbes sur le barbecue, mmm c’est TRES bon! Stéphane n’a plus le droit au black fish- il y en a déjà huit kilos dans le congèl- , maintenant, il ne flèche que les gros bars..
Décidément les USA n’ont pas les mêmes vues académiques que nous… Savez-vous ce qui est très à la mode dans les milieux blancs et aisés? Le « Redshirting ».
Cela consiste à faire commencer son enfant né en fin d’année ( entre septembre et décembre) un an plus tard afin qu’au lieu de se retrouver le plus jeune de sa classe, il soit le plus vieux et ait ainsi un avantage sur les autres.
Nous on appelle ça le redoublement et c’est pas forcément un choix. Voilà donc la même situation qui ici est vécue comme une chance ( il faut même un peu tricher pour y avoir droit) et chez nous souvent comme un opprobre…
Donc, amis instits, le prochain redoublement que vous proposez, n’oubliez pas de dire aux parents que c’est une chance, une vraie…
Lou est née le 14 août, ici les classes sont formées de septembre à septembre, donc quand on l’a inscrite, ils nous ont proposé le deuxième ou le troisième grade, en parents français, on a choisi le troisième grade. La Louloute se retrouve donc à faire des fractions alors qu’elle aurait pu briller en additions… Certes, c’est une « maths persons » comme dit son instit.. Quand à Joanne on l’a mise dans des classes « en dessous » dans deux matières pour qu’elle ait du temps pour leCNED et elle trouve ça génial d’être la plus vieille et la plus forte…
Le soleil arrive petit à petit, la plage nous tend les bras… Sauf que depuis hier des grillages et des portails ont été installés, on vient d’apprendre qu’à partir de demain, l’accès à la plage est payant !GRR!!!
Hier « spring concert » pour Emma, appareil photo en panne de batterie, on essaie de récupérer une vidéo, y’a pas à dire pour la musique, ils sont doués…
Petit appel à témoins: Lou a, à priori, fini avec l’ostéochondrite mais embraye sur un « syndrome rotulien » aux deux genoux, elle marche très difficilement même avec des béquilles. Elle va commencer la kiné, mais si il y en a qui ont connu ça et qui ont des conseils, on est preneurs…email: famille.abadie@laposte.net
Stéphane en pleine chasse, on mange du black fish tous les deux jours…
L’eau ayant atteint les douze degrés, Stéphane a déclaré la saison de chasse ouverte. Après avoir raté un bar de 1m50 samedi matin, il a tout de même ramené un beau » black fish »…
Dimanche, nous avons remonté le temps et le cours de la Blackstone River, les filles ( et nous) avons découvert le filage et le tissage du coton à la fin de la révolution américaine.
En gros, le jeu de l’époque consistait à piquer les dessins des machines aux anglais qui, vexés d’avoir été mis dehors, punissaient de peine de mort tout transfert de technologie. Les futurs américains, prêts à tout pour échapper à diverses misères, ont donc innové dans l’espionnage industriel et très vite le Nord du Rhode Island est devenu terre de filatures (de coton). Il en reste un musée à la mémoire des machines et des enfants qui y laissaient parfois leurs doigts, et des hectares de bâtiments en briques rouges qui se décomposent. Une fête foraine tourne à vide, arpentée par trois policiers un peu maigres…Quelque part, vers l’Est de ce monde, les copies des machines copiées tournent devant d’autres enfants peut-être.
On est revenus avec un fuseau à filer et un métier à tisser, l’atelier a été installé, mais la production est loin d’être industrielle…La main d’oeuvre n’est pas très vaillante!
Mais elle a le mérite d’être créative, la poche d’habits destinés aux chiffons a été récupérée et les poupées sont relookées!
Nous voilà sur le fil de l’info, affaire nationale à l’international oblige. Nous voilà témoins bicéphales, un peu coupés en deux. Que c’est donc facile d’attiser de vieilles rancoeurs, que c’est facile de dire et d’être cru quand un océan empêche de vérifier..
Oui DSK est à la une, non ce n’est pas le titre principal, ici on parle plutôt du Mississipi qui n’en finit pas de déborder, de mettre en pièce des vies entières. On parle d’Obama qui tente un changement de politique là-bas loin, au début de l’Orient, et puis on parle de Schawrzy qui a fait un enfant à sa femme de ménage. On parle aussi de DSK, le directeur du FMI qui est accessoirement français. Mais vu de France, quand on nous montre les tabloids, ces journaux à scandales, on sent notre anti-américanisme refleurir , en plus si « c’est eux qui commencent », c’est encore meilleur.. Sauf que, avez-vous lu les journaux à scandales français ? Moi non, mais je parie qu’ils ont aussi rebutants…
Bref, personne ne nous fait une remarque déplacée, les journaux « normaux » se posent beaucoup de questions, mais ne vous en posez-vous pas?
C’est un peu facile pour éviter les vraies questions de remuer le diable américain …
Et si le harcèlement ici est pris au sérieux, si les policiers ne vous rient pas au nez quand vous vous plaignez d’avoir été agressée, ayant quatre filles à la maison, sachant que malheureusement les violences faites aux femmes sont loin d’être anecdotiques, alors, je n’ai pas envie d’en rire, mais plutôt de l’apprécier.
La Nouvelle Angleterre a un passé maritime fort, ses cotes découpées ont tour à tour servi de refuge et de pièges… Quelques pirates ont foulé le sable. Par la suite, les baleiniers venaient y effectuer des réparations puis l’America Cup a pris le relais et à présent il y a autant de bateaux que de maisons …
Mystic, Connecticut se trouve à trente minutes de route ( vive le petit Rhode Island, vite traversé!), la ville abrite « Mystic Seaport », un port, chantier naval à l’ancienne et village du dix-huitième. La grisaille et la pluie avaient découragé toute âme touriste et nous avions les lieux pour nous seuls..Nos filles ont endossé les costumes de pirates disponibles dans un coffre, et au milieu du bois, des cordages et pont vernis, des rêves de voyages au gré du vent nous sont venus..
Joanne a réussi à construire son tonneau !La voilà promue capitaine!
Emma s’essaie à la navigation, elle a appris à utiliser le sextant, mais ciel gris : rien ne vaut l’oeil du second!
Que l’on est petits au pied du baleinier! A l’intérieur c’est un dédale en restauration, on déambule dans les cabines, les soutes..
Notre moussaillon nous fait une blague : elle a mal à son autre genou, alors on teste le fauteuil et on espère que ça ne soit pas le début d’une histoire déjà connue..
