Last day in Paradise

C’est un peu comme le début d’une histoire d’amour. Attirance, énervement, tout à l’air trop facile, trop futile?

Et puis doucement ça nous enveloppe, les échappées dans le côté vert, les plages de vagues, l’eau toujours si douce, si chaude. Et puis encore les arcs-en-ciels sur les vallées escarpées, la couleur du sable au soleil couchant. On se surprend à avoir nos habitudes, notre peau se confond avec la couleur locale. Doucement une petite voix chuchote, c’est quand même chouette, Maui. C’est VRAIMENT chouette.

Les arbres dont on connait enfin le nom, les mangues et les avocats que l’on ramasse sur le sol, les rougets sur la table et les filles entre morey et tubas. La brise du matin et celle du soir, la sérénité d’un ciel toujours clément.

Heureusement qu’on n’a pas passé l’année là. Le CNED n’aurait pas survécu et le départ aurait été un déchirement. Un mois, assez pour tomber amoureux, pas trop pour ne pas s’attacher.

Last day in Paradise. Ce soir sur la plage, le barbecue aura une saveur douce amère, on rentre chez nous mais… et le soleil ira se coucher sur Molokaï.

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Hey Thomas, il y a une vague!!

Thomas a passé les 15 jours à Hawaii bien déboussolé, pas de vagues à l’horizon, le lac de Bisca un jour de vent au mieux. Même la fameuse « JAWS » ne dépassait pas 50 cm…

Et oui les vagues, c’est plutôt l’hiver et Maui est abritée par les autres îles alors..

Mais nous sommes allés faire un tour à Big Beach, au sud de l’île.

Dangerous shorebreak qu’ils disaient… Monstrueux oui!! Pas de vagues et quand la série se lève, la vague pète sur le sable, méchante, très méchante. Deux heures sur le bord à gesticuler pour que les filles restent bien derrière la vague..

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Allez aujourd’hui on va louer un stand up paddle ..Mais on va rester dans les vaguelettes!

Roman Photo

Balade dans la forêt tropicale
 Plage de sable noir et ciel chargé
 
 
Baignades dans les piscines naturelles
 Atelier Noix de coco
 
 
Nouveau campement et Hamoa Beach
 
 
Chez « Joe’s » entre l’auberge de jeunesse et l’hotel miteux mais on se fait à manger.
 
 
 East Maui, le passage entre la forêt tropicale et les pentes désertiques.

Mana, Esprit d’Hawaii..

 

Il faut un peu de temps pour « sentir » l’esprit d’un nouvel endroit. Surtout quand cet endroit est à la fois galvaudé dans un imaginaire collectif fait de publicités, de films de surf et de reportages tournés juste dans le bon angle, mais aussi mélangé avec « notre » pacifique à nous francophones :Tahiti.

Hawaii n’est pas Tahiti – et Tahiti n’est peut être pas le Tahiti imaginaire..- Hawaii c’est volcanique, c’est bête à dire mais ça influe sacrément sur la géographie. En gros, une montagne au milieu de l’eau. Quelques îles, pas des centaines. Deux versants, Nord et Sud, au Nord, il pleut tous les jours, la côte est déchirée, la végétation luxuriante. Au Sud, les plages de sable se succèdent, l’herbe- hormis les golfs- est cramée et quand il pleut au Nord on voit de jolis arc-en-ciels.

On a commencé par le sud puisque c’est là que Stéphane avait son congrès, c’est aussi là que s’agrègent les hôtels. Venant des USA, dépaysement minimum. Le long de la route les plages fréquentées par les locaux déroulent leurs vaguelettes bleues turquoises, la photo peut être jolie mais elle ne transmettra pas l’incessant passage des voitures…C’est finalement dans les zones «  à touristes » que l’on trouvera de jolies petites criques. Le corail est beau, l’eau aussi, on est presque seuls. Les « resorts » se sont accordés pour décourager les vacanciers d’aller se baigner en mer. (Oui à Maui les gens viennent et se baignent en piscine!!), les dangers sont affichés, rappelés, soulignés: requins, méduses portugaises, lames de fond, shore-break.. et les plages ne sont pas surveillées.

Sur cette partie de l’île, oui le soleil est brillant mais il est difficile de trouver un autre esprit que celui du consumérisme. Quoique les plages ne sont pas payantes, c’est toujours ça de pris!

Plus loin,il y a le nord. Évidemment avec une côte de lave et de la pluie journalière, c’est un peu moins facile à vendre, donc c’est un peu moins vendu. Ca fait une semaine que l’on traîne dans cette partie, on y a trouvé les paysages de « LOST », les maisons brinquebalantes où un vieux chien regarde des enfants pieds nus jouer au ballon, des fruits qui tombent des arbres. Les fleurs si différentes, si charnues, au parfum sucré et entêtant. Les nuages, le soir, qui bourgeonnent au milieu des étoiles tropicales. Il n’y a qu’une « vraie » plage de sable, Hamoa beach, elle a quelques vagues pour amuser les filles ( Euh oui, ici les vagues c’est en hiver et les grosses c’est plus sur Oahu que Maui). Et puis on a rencontré des gens, on commence à trier entre les « locaux », les « installés » et les touristes!

Le local est Hawaiien ( logique), il a un vieux pick-up avec un vilain chien, une vielle planche de surf, dix à vingt kilos de trop, un arrière arrière grand père Roi et tour à tour le regard noir ou le geste d’aloha quand il croise le touriste. Les chiffres le donnent pauvre, connaissant de gros problèmes de drogue ( marijuana et ice), et clairement ayant de belles similarités avec les indiens de Narragansett sur la façon dont l’Amérique a pris soin d’eux.

Les « installés » ont un pick-up tout neuf, plusieurs planches de surf, un chien sympa et les yeux dans le brouillard. Ils ont trouvé leur paradis et sur la terrasse de leur maison, ça leur suffit. Ils ont souvent les moyens d’aller faire les courses à « Whole food »,et installent des panneaux solaires pour faire tourner le jacuzzi.

Et puis il y a les touristes, nous quoi. Et puis aussi ceux de Seattle, de Portland, ceux qui font le voyage de leur vie, ceux qui viennent ici et pensent peut être y rester ,- parce que au chômage depuis cinq ans, alors la misère moins dure au soleil- Les touristes qui font vivre les autres et qui défigurent un peu l’île, l’argent qui aide et qui noie, pas facile.

De tout cela, peu à peu se dégage un esprit, des gens gentils, qui prennent ce qui vient, une nature formidable, un océan omniprésent, la sensation quand même d’être « à part » du tourbillon du monde, loin, très loin.

Et puis, pour nous c’est l’entrée du sablier, les grains commencent à s’écouler, les engrenages sont en route, biaisant notre regard. Le retour. La foret tropicale appelle le bois Guilhou, les plages , Cabasson et Boucau, les locaux, notre localité à nous, et les panneaux en hawaiien le lointain basque.

On profite et on bâcle, plaisir mêlé d’attente. Un regret, stupide mais certain, n’être pas venus en bateau, n’avoir pas l’expérience dans notre corps, notre fatigue, dans l’accumulation des changements,de la distance si extraordinaire, de cet ailleurs si lointain. L’avion, en nous emmenant si vite, nous a volé ce sentiment du bout du monde, notre cerveau si malléable ne croit pas vraiment le globe qui montre un point au milieu du bleu.. La prochaine fois, ce sera à la voile…

La télé, Internet, nous ont aussi tronqué notre émerveillement. Les paysages, petites églises perchées sur un rocher, maisons teintées des modes d’Asie, coulées de lave noires sur la mer toujours bleue, images entrevues qui empêchent la vraie surprise. Reste la magie de la balade du soir où la pénombre redonne du merveilleux, où l’on se sent à nouveau étranger, où les yeux jaunes des mangoustes et les palmes des cocotiers nous imprègnent du Mana, l’esprit d’Hawaii.

Allez demain on récupère une « vraie » connection internet, je vous poste un roman photo!

Lanaï, Haleakalea

La cousine Anna fête ses trois ans au milieu des vahinés..

Les parents Cassen  et les Mimis récupérés à l’aéroport, nous voilà partis en bateau pour Lanaï, une petite île près de Maui. Les poissons volants sont du voyage et le soleil cogne dur. La troupe s’étire ensuite le long de la route du port à la plage, il fait chaud, les valises sont lourdes, Anna et Lou font un concours de poussettes…

 

Le camp se révèle charmant mais sommaire, douches des plages, lavabo et toilettes vieillissants, pas d’évier, d’électricité..Mais, au bout de la pelouse, la plage est blonde, les vagues chaudes et les poissons nombreux.

Stéphane cherche en vain à les inviter à notre table, mais l’ensemble est classé en réserve, il réussira quand même à faire griller un poisson arc-en-ciel ( pris à la canne).

L’activité principale entre la plage et  la plage est le ravitaillement (à 11 sans frigo, il faut fournir!). Or la ville est en haut de la montagne et le  » shuttle » pour y aller coûte 10 dollars. Le jeu sera donc de monter- au grand bonheur des filles- en stop ! Certains finiront à l’arrière d’un pick-up, d’autres auront droit à l’histoire locale pendant la montée, tous réussiront. Puis les filles vont vite découvrir que le « Four Season » à côté a droit au shuttle gratuit, les voilà parées de leur beau sourire et de leur assurance, traverser le palace, s’arrêter à la « teen room » faire un petit coup d’internet et monter au village où les attend.. la bibliothèque!!- Eh, les filles, ramenez du pain et de la viande pour ce soir!-

Après cinq jours de farniente, départ au  » Volcan » Haleakalea, camp à 2200 m dans les eucalyptus, nuit à zéro degrés, ( Ah, les pierres chaudes dans le duvet..)  et balade sur le cratère- Lou et Anna marchent gaillardement dans la descente et utilisent les sherpas-papas dans la montée!- Une autre vision d’Hawaii, toujours pas de douches, les pieds commencent à virer au gris-noir..

5 h40, lever de soleil à 3000 m surMaui.. C’est joli mais ça caille!

Enfin, hier soir retour aux « maisons », bonjour Internet et mmmh, c’est quand même bon de dormir dans un lit!!

On retrouve la mer et il y aura du poisson avec la salade à midi!